ATTILIO IANNIELLO (édité par)
Note biographique brève.
Je suis née à Chateaubriant une petite ville à 60 Kilomètres de Nantes , région de Loire Atlantique, en Bretagne à l’ouest de la France. J’ai suivi des études de littérature à l’Université de Nantes puis j’ai été professeur de Lettres en collège, lycée et chargée d’enseignement à l’Université de Nantes auprès des étudiants étrangers. J’ai organisé de nombreuses rencontres poétiques en milieu scolaire et fait ainsi partager ma passion pour la poésie. Il est important que les jeunes, toujours sensibles à la poésie, rencontrent des poètes « vivants ».
Quand et comment avez-vous commencé à écrire des poèmes?
La ville où je suis née, n’est qu’à quelques kilomètres de Louisfert, le village où vécut quelques années et où mourut le poète René Guy Cadou. Dès mon école primaire, le nom de Cadou, le poète, l’instituteur, l’ami de … entra dans ma vie et avec lui, sa poésie et la poésie. J’écrivis mes tous premiers poèmes à l’adolescence. Si je connus donc dès mon enfance quelques poèmes de René Guy Cadou, ce n’est que plus tard à l’Université de Nantes que je découvris vraiment son œuvre grâce à son ami le poète Yves Cosson, lui aussi originaire de Châteaubriant . Yves Cosson ce professeur poète qui faisait découvrir à ses étudiants bien des poètes comme Paul Claudel par exemple. Un poète qui parle des poètes et la poésie irradie la salle de cours ! Toutes ces découvertes dans le cadre de mes études ont confirmé mon envie d’écrire de la poésie, et après quelques années d’enseignement, je publiai mon premier recueil : « Parler la solitude »ed Pinson.
Toute activité, collaborations poétiques (magazines, collectifs, etc) et des publications.
J’ai collaboré avec la revue nantaise Signes à ses débuts, j’ai été secrétaire de l’association Poésie-sur-Tout qui organisait des lectures et des rencontres avec des poètes.
Actuellement pour l’association culturelle nantaise du Passage Sainte Croix, je suis chargée de la programmation poésie.
Je suis membre de l’association des écrivains bretons et j’ai été élue en 2011 membre de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, parmi ses nombreuses activités littéraires, cette Académie attribue plusieurs prix littéraires dont un prix de poésie.
J’ai publié plusieurs recueils de poésie à ce jour épuisés, sauf les deux derniers parus en 2011 : Sous le carré bleu du ciel ed Henry et Il pleut des étoiles ed L’Epinette qui est un recueil de poèmes pour les enfants. Je fais régulièrement paraître des poèmes dans des revues et sur des sites littéraires et poétiques, ainsi que des notes de lecture essentiellement sur des recueils de poésie.
Je suis aussi plasticienne – collagiste et je collabore avec de nombreux poètes, ils mettent leurs mots sur mes collages , j’illustre aussi des recueils de poésie. Collages et poèmes se répondent bien, car selon la belle formule du collagiste Jiri Kolar , le collage est aussi « poème visuel ».
Qu’est-ce que la poésie pour vous?
La poésie est un art du quotidien, par elle, le banal, l’usuel deviennent esthétiques. La poésie est souvent une photographie intérieure car elle est une manière différente de voir, de dire une réalité parfois si ordinaire.
La poésie ne s’enferme pas, elle est libre ; elle ne s’achète pas, elle se donne. Elle est DON. La poésie s’efforce de comprendre les signes, de déchiffrer l’indéchiffrable, de dire le mystère. Le poète est un passeur de l’invisible.
http://ghislainelejard.blogspot.com
http://acadlitt-bretagnepaysloire.com
Des extraits du recueil Sous le carré bleu du ciel, ed. Henry
Linge mouillé plié rangé
l’odeur des granges
rappelle le blé coupé
dans la cheminée
la flamme du sarment
creuse sa lumière
au cœur de l’homme.
……………………..
Métamorphose de l’arbre
accoudé au rythme des saisons
à l’hiver froid
à l’exaltation de l’été
à la fête des sens
à l’allégresse du printemps
il dessine nos saisons.
…………………………..
Festin de la terre
comme un trésor enfoui
je suis invité
à venir me nourrir
à l’amour
d’où jaillit la source
En cet après-midi d’été
dans la plénitude
d’une journée lourde
ensoleillée dense
profonde et libre
la grâce ouvre à l’éternité.
…………………………..
L’eau du puits
pour la lèvre asséchée
un jet lumineux à boire
chaque goutte inonde le cœur
parfois glisse le long du cou
entre les seins
diamant éphémère
pour oublier l’aridité
le sable brûlant
en un instant
tout le bonheur.
……………
Ce jour-là
dans la mélancolie de la saison
le paysage retrouve sa sérénité
Nappes en papier
tachées déchirées jetées
la fête terminée
plus de traces
le pain
et le vin partagés
la table est nette
Le regard heureux
la vie passe
dans les volutes d’une cigarette
Juste un café
et son odeur
pour le départ.
…………………
Le sac en bandoulière
il marche le bâton à la main
sans arme sans âge
mendiant un pain quotidien
pèlerin ordinaire
en chemin tout simplement.
Dormir à l’auberge de l’étoile
les gouttes de pluie frappent son visage
la tête tourneboulée
les yeux dans les nuages
la besace vide
il marche son pas de pèlerin
entre nuit et plénitude.
………………………………
Il rêve
au fond du cœur
une cicatrice
une vieille histoire
à l’ombre des marronniers
il attend
sous le carré bleu du ciel.